Chaque année, le retour des chenilles processionnaires inquiète les maîtres. Et pour cause puisqu’un simple contact avec le lépidoptère peut occasionner divers symptômes, des plus désagréables aux plus graves.

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ? Où réside-t-elle ? Quel danger représente-t-elle pour les chiens et les chats ? Voici notre guide pour mieux les connaître afin de mieux s’en protéger.

Chenilles processionnaires du pin sur de la mousse

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?

Avant toute chose, il convient de définir ce que l’on entend par chenille processionnaire. En réalité, cette dénomination fait référence à deux espèces :

  • La chenille processionnaire du pin (ou Thaumetopea pityocampa) : il s’agit de la chenille la plus courante. Les papillons pondent leurs œufs dans les pins (sylvestre, maritime, d’Alep…) et éventuellement dans les cèdres et sapins. Les chenilles se nourrissent ensuite des aiguilles
  • La chenille processionnaire du Chêne (ou Thaumetopea processionae) qui occupe l’arbre du même nom

Les chenilles processionnaires doivent leur surnom à la ligne qu’elles dessinent lorsqu’elles descendent de l’arbre pour s’enterrer dans le sol et se transformer en papillon (telle une procession religieuse).

 

Où et quand croise-t-on des chenilles processionnaires ?

Le “défilé” de la chenille processionnaire a lieu au printemps entre mars et mai, les processionnaires du pin étant toutefois plus précoces que leurs homologues du chêne.

À l’arrivée de l’hiver, celles-ci forment des nids de soie sur les branches les plus exposées au soleil puis les quittent dès les beaux jours. C’est lors de leur descente qu’elles sont les plus dangereuses, eu égard à leurs poils urticants (nous y reviendrons plus bas). Longues d’environ quatre centimètres, elles sont reconnaissables par leurs teintes noires et rouille.

Si leur habitat était historiquement localisé dans le sud de la France, le réchauffement climatique a entraîné une propagation des chenilles processionnaires jusqu’en région parisienne avec, parfois, une présence en milieu urbain.

De même, l’augmentation des températures occasionne parfois une arrivée anticipée des chenilles processionnaires en février, et même encore plus tôt.

Les beaux jours sont revenus et le risque des chenilles processionnaires est désormais écarté ? Découvrez les plus beaux lieux de promenade pour les chiens à Nantes dans notre city guide !

 

Est-ce que la chenille processionnaire est dangereuse pour le chien ou le chat ?

Parce qu’elles sont recouvertes de poils blancs microscopiques très urticants, les chenilles processionnaires sont un vrai danger pour les chiens et les chats.

Pour se défendre des prédateurs, elles relâchent en effet leurs poils dotés d’une toxine allergisante qui, au contact de la peau ou des muqueuses, peuvent entraîner différents symptômes graves.

Si les chiens qui aiment renifler, jouer, voire mâchouiller ce qu’ils trouvent dans leur environnement sont particulièrement exposés, il suffit parfois aux poils d’être emportés par le vent et de se déposer sur l’animal pour représenter une menace.

Par ailleurs, bien que les chats soient naturellement méfiants à l’égard des chenilles processionnaires, ils ne sont pas immunisés pour autant !

Les atteintes courantes provoquées par les chenilles processionnaires concernent pêle-mêle :

  • La peau 
  • Les yeux (conjonctivite, ulcère de la cornée…) 
  • Les muqueuses
  • Les voies respiratoires

L’un des principaux dangers étant le choc anaphylactique qui peut entraîner la mort à la suite d’une détresse respiratoire.

Un chien qui aura léché ou mangé des chenilles processionnaires sera aussi un sujet particulièrement à risque puisque l’ingestion pourra générer une nécrose de la langue, conduisant parfois à une amputation du membre et donc à un handicap permanent ou, dans les cas les plus sévères, une incapacité à s’alimenter seul suivie du décès.

Par conséquent, le contact avéré ou supposé avec des chenilles processionnaires constitue chez les animaux de compagnie un cas d’urgence vétérinaire absolue, obligeant maîtres et maîtresses à une vigilance et une prise d’initiative à la hauteur du risque.

Labrador sable se léchant la truffe

Comment savoir si mon chien ou mon chat a été touché par une chenille processionnaire ?

Si les poils sont généralement trop petits pour être visibles à l'œil nu, le contact d’un chien ou d’un chat avec une chenille processionnaire entraîne des symptômes quasi immédiats mais qui diffèrent selon la zone concernée.

Ceux-ci se manifestent généralement sous la forme d’une irritation violente et douloureuse pouvant laisser penser à une brûlure. La douleur peut aussi s’accompagner d’une inflammation, d’une rougeur voire d’un œdème.

Le réflexe premier du chien sera alors de se gratter et de se lécher pour faire disparaître les poils, ne faisant qu’aggraver le problème.

En effet, le léchage entraîne le contact des poils avec la langue et/ou les muqueuses et peut occasionner rougeur, gonflement, forte salivation, problèmes de déglutition, déformation du museau ou vomissements.

 

Comment soigner un chien ou un chat touché par une chenille processionnaire ?

Le premier réflexe à adopter en cas de contact est de se protéger les mains et d’éloigner son animal des chenilles.

Le second est de contacter son vétérinaire habituel ou, à défaut, un cabinet de garde ou les urgences pour permettre la prise en charge de l’animal au plus vite. En effet, il est risqué d’agir soi-même, au risque d’aggraver la propagation des poils et de libérer davantage de toxines.

S’il n’existe pas d’antidote ou de remède aux chenilles processionnaires, le vétérinaire pourra nettoyer les zones touchées pour enlever un maximum de poils, administrer des anti-inflammatoires, analgésiques, antihistaminiques, corticoïdes et/ou antibiotiques.

Dans les cas les plus préoccupants, le chien ou le chat sera placé sous perfusion puis sous observation, surtout dans le cas des plaies et nécroses. Les chiens souffrant de détresse respiratoire pourront, quant à eux, être anesthésiés et intubés. 

Dans tous les cas, il est probable que votre animal soit contraint de suivre un traitement pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines suite à un contact avec des chenilles processionnaires.

Chat chartreux dans un jardin inspectant un pot de fleur

Comment protéger son chien ou son chat des chenilles processionnaires ?

Malheureusement, l’évitement des zones à risque demeure le meilleur remède. Durant les périodes concernées, renoncez aux promenades dans les lieux comportant des pins. Vous pouvez vérifier si votre lieu de résidence ou de vacances est considéré à risque en consultant les cartographies réalisées par l’Observatoire des chenilles processionnaires.

Si le parcours de balade comporte des pins, gardez votre chien en laisse et prenez de l’eau et des gants sur vous pour prévoir un nettoyage d’urgence.

Aussi, informez-vous sur l’aspect des chenilles ainsi que des nids pour pouvoir, le cas échéant, les identifier et prévenir votre mairie ou les pompiers d’un cas d’infestation.

Si vous possédez des pins, vous pouvez envisager l’installation d’écopièges qui vont capturer les chenilles ainsi que de pièges à phéromones pour capturer les papillons mâles. Veillez bien à les disposer hors de portée des enfants et des animaux. En cas de doute, n’hésitez pas à prendre contact avec un expert.

Enfin, si vous constatez la présence de nids, procédez à un élagage des branches concernées puis brûlez-les.

 

Votre compagnon s’est blessé légèrement lors d’une balade ou d’une séance de jeu ? Notre trousse de secours pour chiens et chats vous permettra de parer au plus pressé avant une éventuelle consultation vétérinaire.