Quiconque a déjà accueilli un chiot ou un chien adulte dans son foyer sait que la tâche n’est pas de tout repos. Elle peut même s’avérer complexe, générant parfois des émotions négatives plus ou moins intenses et prolongées chez le nouveau maître.

Encore tabou, ce ressenti peut être source d’un véritable mal-être que l’on nomme puppy blues outre-Atlantique. Qu’est-ce que le puppy blues, quelles en sont les causes et comment le reconnaître ? Voici de premières clés pour en sortir et nouer un lien durable avec votre compagnon.

Jeune personne triste, la tête dans les coudes, assise dans un escalier

C’est quoi le puppy blues ?

Adapté de l’expression “baby blues”, le puppy blues décrit le sentiment de fatigue, de découragement, d’anxiété et parfois de colère ressenti après l’adoption d’un chiot ou d’un chien adulte. Il est profondément lié à la peur de mal faire et de ne pas être à la hauteur.

Il peut survenir au bout de quelques jours ou de quelques semaines, suivant la personnalité du chiot et du niveau d’attente que l’on a placé en lui, complexifiant le processus d’attachement avec l’animal. Ce sentiment difficile à gérer peut occasionner une réelle détresse voire une dépression tant les changements émotionnels sont intenses.

Comme nous allons le voir, tout le monde peut être concerné par le puppy blues. Il peut par ailleurs intervenir alors même que l’on a déjà une solide expérience des chiens.

Enfin, si cet article traite du puppy blues, sachez que le même sentiment existe chez les propriétaires de chats (kitty blues).

Quelles sont les causes du puppy blues ?

Les causes du puppy blues sont multiples et dépendent de la personnalité, de l’expérience et de l’environnement familial du maître.

Ainsi, et cela peut sembler contre-intuitif, les personnes s’étant beaucoup informées en amont pour parer à toutes les éventualités (parfois pendant des années) sont particulièrement sujettes au puppy blues.

En effet, comment ne pas se sentir responsable lorsque l’on applique méticuleusement les méthodes décrites par des professionnels de l’éducation canine et que celles-ci ne portent pas leurs fruits ?

À l’inverse, le puppy blues peut bien sûr concerner les personnes peu expérimentées, adoptant leur premier chien. Celles-ci peuvent être alors surprises de l’effort que demande l’accueil d’un poilu, du changement que cela apporte à l’équilibre du foyer et de la personnalité du chiot, particulièrement si celui-ci a du caractère. Dans certains cas, la race choisie pourra aussi ne pas s’acclimater au lieu de vie. #adoptdontshop

Mais le puppy blues survient également souvent lorsque le niveau d'attente de l’humain est trop élevé. S’imaginer promener son compagnon sans laisse, le voir jouer avec d’autres chiens tout en pouvant prendre du temps pour soi et accueillir finalement un poilu aux forts instincts de chasse, qui “a ses têtes” et est anxieux à l’idée d’être loin de son maître peut bouleverser les croyances.

La comparaison avec des chiens de l’entourage peut par ailleurs s’avérer délétère. Dans ce cas de figure, rappelez-vous que tous les chiens sont différents et que vous ne savez probablement pas tout de la situation de vos amis.

Enfin, le puppy blues peut être ressenti par des personnes n’ayant pas encore fait le deuil de leur précédent chien ou recherchant les caractéristiques de l’animal perdu dans le nouveau compagnon.

Parce que vous avez mille choses à gérer à l’arrivée de votre nouveau compagnon, nous avons défriché pour vous le terrain escarpé de l’alimentation animale. Dans notre guide dédié, découvrez comment nourrir votre chien ou votre chat parmi l’éventail d’options disponibles sur le marché (croquettes, pâtées, rations ménagères, sans céréales…).

Chiot teckel à poils longs avec un jouet en tissu jaune

Comment reconnaître le puppy blues ?

Parce qu’il peut générer des émotions intenses, le puppy blues est assez facilement reconnaissable.

Parmi les différents “symptômes”, on constate généralement un sentiment de frustration, d’anxiété, de tristesse, de peur, une envie de pleurer, une perte de l’appétit, de la culpabilité ou du regret. Ces sentiments s’accompagnent souvent de nombreuses questions telles que “Qu’est-ce que je fais mal ? “, “Les pleurs ou aboiements nocturnes vont-ils cesser ?”, “Vais-je retrouver du temps pour moi ?”, “Finira-t-il par s’entendre avec mes autres chiens et chats ?”, “Ai-je fait le bon choix” ?”...

Ces émotions surviennent particulièrement lorsque le chiot adopte des comportements destructeurs, mordille ou que l’apprentissage de la propreté est long avec la nécessité de nettoyer le logement plusieurs fois par jour et parfois la nuit. La fatigue résultant de l’énergie et de la charge mentale déployées tend par ailleurs à exacerber ces symptômes.

Combien de temps dure le puppy blues ?

Au même titre qu’il n’existe pas de délai moyen au cours duquel le puppy blues peut survenir, il est aussi très difficile d’estimer combien de temps celui-ci peut durer. Toutefois, on constate une nette amélioration au bout de quelques semaines lorsque le chien commence à prendre ses marques et à gagner en maturité.

D’une manière générale, il convient de garder en tête ce à quoi est confronté un chiot lorsqu’il arrive dans sa nouvelle famille. Celui-ci aura en effet pu être séparé de sa mère, aura déjà pu connaître un ou plusieurs abandons, la vie dans la rue, la faim ou des mauvais traitements....

Dès lors, démarrer une nouvelle relation lui demandera :

  • Quelques jours pour évacuer le stress du changement de lieu de vie
  • Quelques semaines pour décrypter les habitudes
  • Quelques mois pour se sentir pleinement chez lui
Chiot labrador dans une couette bleue à l’intérieur d’un panier en osier

Que faire pour sortir du puppy blues ?

Vous éprouvez des difficultés à éduquer votre chiot et/ou constatez que vous êtes concerné par un ou plusieurs de ces symptômes ? Le plus efficace est de vous adresser directement à un éducateur canin qui tiendra compte de votre mode de vie, de la personnalité de votre chien et… de la vôtre !

Si votre poilu vous demande beaucoup d’attention et que vous sentez que vous avez besoin de respirer, n’hésitez pas non plus à faire appel à un pet sitter, un dog walker ou même à une pension pour pouvoir prendre une distance et un repos nécessaires à votre bien-être et finalement au sien. Si vous n’en avez pas la possibilité, certains jouets tels que les tapis de léchage pour chien sont pensés pour stimuler et tenir les petits et grands occupés sur la durée. Des balades au parc ou en pleine nature peuvent également permettre à votre compagnon de se dépenser. S’il n’a pas encore le rappel, une longe en biothane lui offrira une plus grande liberté d’action qu’une laisse et facilitera l’apprentissage.

N’hésitez pas non plus à parler de votre situation autour de vous, que ce soit à vos amis, vos collègues de bureau ou aux humains que vous croisez lors des balades avec votre compagnon. Ils auront peut-être des conseils à vous donner ou un bon éducateur à vous recommander. Le tout étant que ces personnes soient un soutien non jugeant pour vous.

Pour finir, une intervention sous la forme d’un suivi personnel auprès d’un professionnel réglementé tel qu’un psychologue peut être parfois recommandée. C’est le cas si vous n’avez pas encore fait le deuil de votre précédent chien ou que l’arrivée du chiot déclenche chez vous des réponses traumatiques telles que l’angoisse de la maladie ou la peur par exemple de répliquer sur lui des violences que vous auriez pu avoir subies vous-même. Cela demande un investissement émotionnel et financier mais peut permettre de résoudre bien plus que le puppy blues.

Pour terminer sur une note positive, rappelons trois choses ☝🏻

    • La perfection est aussi impossible qu’inutile pour lier un lien fort et unique avec votre compagnon (rassurant non ?)
    • Vous n’êtes pas seul, d’autres vivent actuellement les mêmes choses que vous
    • Faites vous confiance

L’équipe d’Hariet & Rosie vous envoie toute sa force pour cette épreuve et se tient à vos côtés en boutique pour vous recommander des éducateurs de confiance. Ne vous découragez pas car le meilleur est à venir.

Enfin, si l’adoption d’un jeune chien est un réflexe compréhensible, un chien adulte dont vous connaissez déjà le comportement ou ayant déjà vécu quelques temps dans une famille d’accueil à même de vous donner un premier bon aperçu de son caractère peut s’avérer être une solution gagnante s’il s’agit de votre premier compagnon ou que vous craignez d’être submergé !